Elizabeth Jenkins
Jaimie Atwood

« The pain is still here. »

Mon réveil sonna pour la seconde fois. Je me décidai enfin à l'éteindre. J'essaya d'ouvrir un oeil, mais les rayons du soleil, passait à travers la fênetre. J'avais encore oublié de fermer les volets. Plus rapide que jamais, je me retourna, afin d'être dos au soleil, et essaya de nouveau d'ouvrir les yeux.. Cette fois ci, j'avais réussis. Je m'assis sur mon lit, la couverture toujours sur moi, passa une main dans mes cheveux, & bailla. Je n'avais pas la moindre envie de me lever, pourtant je devais. Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres, aujourd'hui nous sommes le 21 août, aujourd'hui ça fait un an et six mois jour pour jour que mon frère Nicholas Jenkins est mort. Je m'étira dans mon grand lit, puis décida de me lever. Je pivota, et mis mes tongues, qui m'attendait devans mon lit. Je quitta ma chambre lentement, puis passa dans ma salle de bain. Là, je pris une douche, une longue et chaude douche, comme j'aime les prendre.

En sortant de celle-ci, je mis mon peignoir, & enroula mes cheveux mouillés dans une serviette. Je partis, dans la cuisine, prendre mon petit-déjeuner. Il n'était que 9h40, j'avais encore un bon moment avant de partir. Une fois, le petit-déjeuner finis, je retourna dans ma chambre, mis à chaine hifi, et mis le volume assez fort. Et je commença enfin à me préparer.

Quand je fus prête, je pris mon sac, tout en ajoutant, mon téléphone, mon porte feuille, des chewings gum & mes clefs. Puis je sortis de ma demeure! Sur la route, je m'arrêta pour prendre des fleurs, je sais c'est sûrement stupide, mais je fais ça chaque fois, que j'y vais, j'achete des nouvelles fleurs, & jète les anciennes! C'est devenue une habitude. Au fond, je n'étais pas vraiment contente d'y aller, ça enfoncé le coup dans la plaie, ça faisait rappeler les mauvais souvenirs, mais aussi ça faisait pleurer. Comme à mon habitude, le 21, je ne me maquille pas. Ca ne servait à rien, il partirait ensuite.

Arrivé au cimetière, je n'osa pas sortir de ma voiture, j'étais pensive, allait-elle venir ? Voilà, la question que je me posais. En effet, chaque 21 du mois, Jaimie & moi, on se retrouve à 11h, au cimetière. Peut importe qu'on est cours ou non! Aujourd'hui on est samedi, donc pas de problème à ce niveau là! J'étais focalisé sur ça. Depuis qu'elle avait rencontré ce débile au LoveProgram, j'avais l'impression qu'elle avait oublié mon frère, alors est-ce qu'elle viendra quand même ? Au fond, je pense qu'elle viendra, enfin je l'espère. Je sortis enfin de ma voiture, après une bonne dizaine de minutes dedans, je regarda mon portable, 10h58. Je me décida à y entré. Mais, je vus Jaimie qui arrivait. Un sourire se dessina sur mon visage. J'étais vraiment contente, elle n'avait pas oublier, elle y avait pensé, elle était venue! Je reconnaissais bien ma Jazzie là. Arrivée à ma hauteur, je la pris dans mes bras. Les larmes me montèrent au yeux, je ne devais pas pleurer, pas maintenant, je n'étais pas encore rentrer. Je me détacha d'elle & lui pris la main, on avança ensemble mais dans la main, vers la tombe.

Quand on fus complétement devans, j'adressa un simple : " Salut grand frère ". J'avais de nouveau les larmes au yeux. Je sais qu'il ne m'entendait pas, mais j'espèrais juste qu'il m'entende au fond. Je posa mes fleurs dans un vase, je remarqua que mes parents étaient déjà venus, il n'y avait plus de vieilles fleurs, & des nouvelles étaient là . J'examina la tombe, je vus ce petit cadre, une photo de nous deux y étaient, et il était inscris " Mon grand frère adoré ", là, la larme tomba.. J'étais mal, j'avais mal, il me manquait bien trop..

Spoiler:

« Where the story ends ... »

Je me retournais pour la énième fois dans mon lit. Ma couverture trainait à moitié par terre. Je n'arrivais pas à dormir. Je n'étais pas fatiguée, j'avais besoin de bouger, de m'évader, mais j'étais bloquée dans ce petit appartement. Je me levai et me dirigeai vers la fenêtre qui donnait sur la rue. Il faisait encore noir, personne n'était dans la rue et les lampadaires diffusaient une douce lumières blanches. L'heure de mon portable indiquait seulement trois heures vingt-trois. Je me demandais ce que je pouvais faire jusqu'à ce que le soleil se lève. Je n'ai pas vraiment l'habitude de me lever si tôt, je suis plutôt le genre de fille à faire la grasse matinée et à être en retard.

J'avais faim, j'allais fouiller dans mon frigo pour trouver de quoi manger ou du moins de quoi tenir jusqu'au petit déjeuné, mais mon téléphone vibra, c'était peut être urgent. Je refermai la porte du frigo et allai voir l'écran de mon portable. C'était pour me rappeler qu'on était le vingt et un. On est le vingt et un, déjà ?! Tous les 21 du mois, Lizzie et moi, nous allions nous recueillir sur la tombe de Nicholas. On se retrouvait à onze heures à l'entrée du cimetière. Elle apportait des fleurs et on allait le voir. On restait là-bas, une demie heure, une heure ou deux parfois.

Je restais là, assise sur mon lit, fixant le vide. Je n'avais plus faim. J'avais envie de ... de ... je ne savais même pas de quoi j'avais envie, mais je savais ce dont je n'avais pas envie. D'aller là-bas au cimetière. Y aller me rappelait seulement qu'il n'était plus là, qu'il était partit. Pour de bon. Et puis, nous n'allions tout de même pas aller tous les mois le voir jusqu'à la fin de notre vie ?! Ça nous faisait du mal, ça ma faisait du mal.

C'était décidé, le mois prochain, je n'irai pas, un point, c'est tout. Lizzie m'en voudra, mais je lui expliquerai. Oui, aujourd'hui, après notre passage, je lui expliquerai. Je me levai pour aller me doucher. En restant plantée là à fixer le vide, on ne voit pas le temps passer et il était déjà dix heures. Dans ma salle de bain, j'allumai l'eau et comme tous les matins, j'examinais mon visage dans la glace. Encore pire que d'habitude, j'avais le teint pâle et d'énormes cernes violettes sous les yeux. Mes yeux étaient gonflés et rouges, j'étais prête à jouer dans un film d'horreur.

Je me mis sous le filet d'eau chaude. Je restais figée là, face au mur. Je réfléchissais à comment faire comprendre à Elizabeth que je ne viendrais plus, que ... je ne pouvais plus, tout simplement. Ce n'était pas la volonté qui manquait, mais simplement le courage. Il y avait plusieurs manières de procéder, la façon directe « Lizzie, je ne viendrais pas le mois prochain » ou bien la façon hésitante « Lizzie, je ... heu ».

Je sorti de la douche toujours aussi troublée. Je me séchai et m'habillai rapidement. J'allais être en retard. Je sortis les premiers vêtements noirs de mon armoire qui me tombèrent sous la main. Je sortis également les escarpins noirs vernis de leur boite qui se trouvait sous mon lit pour les enfiler à la va vite. Je pris mon sac, mon portable et mes clefs et sortis de mon appartement pour dévaler les escaliers quatre à quatre.

En sortant de l'immeuble, je marchai vers la bouche de métro la plus proche. Ça prenait plus de temps en métro, étant donné que le cimetière se trouvait à l'autre bout de la ville, mais les voitures et moi, on n'était pas très amies. J'arrivai sur le quai juste à temps car le métro était là. Je dus courir un peu pour ne pas le rater.

J'arrivai au cimetière juste à temps. Je vis Lizzie qui arrivait de loin. Une fois face à face, elle me prit dans ses bras. Ça me fis du bien, c'était comme si ... comme si rien n'avait changer. Comme si elle était toujours la Lizzie que je connaissais plus que bien, comme si j'étais normale et que rien ne c'était passé, comme si Nicholas était toujours là.

Elizabeth me prit par la main, nous nous dirigions vers sa tombe. Une fois devant, Lizzie le salua. Moi, j'avais la gorge serrée et un nœud dans l'estomac. J'ouvris la bouche, mais aucun son n'en sorti. Je me contentais juste de poser ma main sur le haut de la tombe, où la date de naissance et de mort de Nick, ainsi que l'inscription « Un fils, un frère et un fiancé extraordinaire » étaient gravés. Sur le côté, il y avait une photo de lui et d'Elizabeth. Je sais qu'elle essayait de rester forte et de ne pas pleurer, mais elle craquait à chaque fois. Je lui tendis un mouchoir avec un faible sourire.

Je devais lui dire, maintenant. Sinon, je reviendrais le mois suivant et le mois d'après et encore le mois d'après. M'infliger ça était une torture, pure et dure. Je pris une grande bouffée d'air pour m'encourager. Je fermai les yeux pour ne pas devoir affronter son regard triste et rempli de douleur et je me tournai vers elle.

« Elizabeth, je ... » commençais-je avec une voix tremblante.

J'ouvris les yeux, elle me regardait fixement. Avait-elle deviné ? Je ne lisais rien dans son regard. Je m'étais trahie toute seule, Elizabeth, je ne l'appelais comme ça que quand j'avais quelque chose de grave ou de sérieux à lui dire, mais elle était sûrement trop bouleversée pour le remarquer. Je décidai donc de lui dire plus tard, pour l'instant, Jazzie, Lizzie et Nicky Baby étaient réunis. Comme au bon vieux temps.


« Viens là. » lui dis-je d'une voix calme et douce.

J'ouvris grand les bras pour qu'elle vienne se plonger dedans. Je me demandais réellement si j'aurai le courage de lui dire que le mois prochain, je ne viendrai pas.